accoiser

accoiser

⇒ACCOISER, verbe trans.
Vieux
A.— Rendre coi par cessation d'un mouvement naturel, soit physique, soit moral, considéré comme excessif. P. ext. calmer :
1. Accoiser les flots. Accoiser la tempête.
Ac. 1798.
2. Toi [— brise de terre, douce et parfumée —] qui sais l'accoiser [la mer pleine de rage] en rêvant, Souffle-lui ton âme.
J. RICHEPIN, La Mer, 1886, p. 79.
3. Des oiseaux de passage au mât se sont posés,
Et leur chant retentit par les airs accoisés
J. RICHEPIN, La Mer, 1886 p. 228.
B.— MÉDECINE :
4. Accoiser les humeurs, les humeurs sont accoisées.
Ac. 1798.
C.— [En parlant de la vie spirituelle] :
5. J'appelle consolation, enseigne saint Ignace dans ses « exercices », ce mouvement qui se forme à l'intérieur de l'âme et qui l'enflamme d'un tel amour pour son créateur et seigneur, que, de toutes les créatures qui se trouvent sur la face de la terre, elle n'en peut plus aimer une seule que pour lui... etc. Consolation enfin, tout accroissement d'espérance, de foi et de charité, comme aussi toute joie intime qui (...) l'accoise et la pacifie dans son créateur et seigneur.
H. BREMOND, Hist. littéraire du sentiment religieux en France, t. 4, 1920, p. 339.
Rem. Il s'agit d'une citat. de saint Ignace. On la maintient ici en raison de la grande audience de l'ouvrage de H. Bremond.
Prononc. — 1. Forme phon. — Dernière transcription ds BARBEAU-RODHE 1930 : [akwaze], j'accoise :[] 2. Dér. et composés : accoisement.
Étymol. ET HIST. — 1. Ca 1100 trans. obj. animé « rendre silencieux » (La Chanson de Roland, éd. Bédier, 263 : Franceis se taisent, as les vus aquisez); 1176 intrans. suj. inanimé « s'apaiser » (CHRÉT. DE TROYES, Cligès, éd. Foerster, 5905 ds T.-L. : Maintenant apeise et acoise Par la sale tote la noise); 2. fin XIIe s., début XIIIe s. pronom. suj. inanimé « id. » (Les Loh., ms. Montp., f° 198a ds GDF. : La mer s'acoisse o le jor aparant); ca 1170 suj. animé « id. » (Aym. Narb., éd. Demaison, 912 ds T.-L. : Li mort s'acoisent, si crïent li navré). Empl. méd. peut-être sous-jacent à cet emploi fig. : 1573, DESPORTES, Diane, L. II, Complainte ds HUG. : La France en partis divisée, Sent enfin sa rage accoisée; (de manière explicite dans) Ac. 1694 : On dit en terme de médecine, Accoiser les humeurs, les humeurs accoisées. Qualifié de vieux mot dep. FUR. 1690.
Dér. de l'a. fr. coisier, de même sens (préf. a-) attesté dep. 1172-75, CHRÉT. DE TROYES, Chevalier à la charrette, éd. M. Roques, 5530, du lat. vulg. quietiare (dér. de quietus « calme »), type qui, au sens de « taire » a supplanté tacere dans le domaine est de la France (FEW s.v. ).
STAT. — Fréq. abs. litt. :1.
BBG. — DUPIN-LAB. 1846. — Mots rares 1965.

accoiser [akwaze] v. tr.
ÉTYM. 1080; du lat. pop. adquietare « rendre calme », de quietus « qui est au repos, paisible ».
Vx. Rendre tranquille, calmer.(1798, Académie). || Accoiser la tempête.

Encyclopédie Universelle. 2012.

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  • accoiser — I. ACCOISER. Voy COY. II. Accoiser. v. a. Calmer, appaiser, rendre coy. Accoiser les flots. accoiser la tempeste. Il vieillit. On dit en termes de Medecine, Accoiser les humeurs, les humeurs sont accoisées …   Dictionnaire de l'Académie française

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